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Le premier amour

 

Dernièrement, je m'entretenais avec un missionnaire français qui exerce son ministère en Afrique. Ce frère me disait : « tu sais là-bas en mission ils sont tous dans le premier amour, ce n'est pas comme en France ». Cette affirmation m'a amené à me poser cette question : faut-il donc aller en Afrique pour vivre dans ce premier amour ?

Il est vrai que l'Eglise dans son ensemble a, non pas comme on le dit souvent « perdu son premier amour » mais, comme l'assemblée d’Éphèse autrefois, elle l'a « abandonné » (Apocalypse 2, 4). Elle a oublié l'amour du Christ à son égard, elle s'est volontairement tournée vers les choses de la terre. Elle continue bien à avoir de l'activité, le Seigneur qui « sonde les reins et les cœurs » (Apocalypse 2, 23) peut lui dire : « Je connais tes œuvres, et ton travail, et ta patience, et que tu ne peux supporter les méchants ; et tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs ; et tu as supporté des afflictions pour mon nom, et tu ne t'es pas lassé » (Apocalypse 2, 2-3). Toutes ces qualités paraissent bien bonnes mais comparons-les avec ce que la Bible nous dit au sujet des Thessaloniciens. Paul faisait mention d'eux dans ses prières, « se souvenant sans cesse de leur œuvre de foi, de leur travail d'amour, et de leur patience d’espérance de notre seigneur Jésus Christ » (1 Thessaloniciens 1, 3).

A Ephèse, le travail était là, mais l'amour pour le Seigneur, le premier, n'y était plus. Combien de rassemblements chrétiens devraient, en méditant sur ces versets de l'Apocalypse, se juger devant le Seigneur et nous-mêmes comme enfants de Dieu nous poser cette question : Ai-je abandonné mon premier amour ? Christ a-t-il toujours la première place dans ma vie ? Mes affections sont-elles tournées vers Lui ou vers d'autres objets ? Tant de choses peuvent remplir nos cœurs, et ravir au Seigneur la première place. « Les liens les plus chers dans nos familles ou même nos relations avec les enfants de Dieu » toutes ces choses et d'autres plus dangereuses telles que « la mondanité sous tous ses aspects, les formes ecclésiastiques, l'orgueil spirituel qui se pare des dons spirituels comme s'ils étaient des qualités personnelles - que sais-je encore, car la liste en serait longue - ont usurpé la place de Christ » (Henri Rossier). Notre Seigneur ne se contentera jamais de la deuxième place, l'apôtre conduit par le Saint Esprit nous dit « afin qu'en toutes choses Il tienne, Lui, la première place » (Colossiens 1, 18).

Mais revenons à notre sujet. Qu'est-ce que le premier amour, sinon la réponse au fait de se savoir aimés, aimés au sein même de notre misère et de notre profonde pauvreté, ne regardant pas à notre amour à nous pour lui (pauvres vermisseaux que nous sommes), mais à son amour à Lui pour nous. Bien que « ne l'ayant pas vu nous l'aimons » (1 Pierre 1, 8). Lorsque je vois ce que je suis et que je contemple ce qu'Il est Lui, son amour impossible à comprendre, mon cœur ne peut que déborder de reconnaissance et d'amour à Son égard. Si nous regardons à nous, à notre amour pour lui, nous verrons vite des manquements, et des lacunes, mais si par l'Esprit nous sommes conduits à voir et à goûter son amour à lui pour nous, quelle plénitude, quel rassasiement de joie (Psaumes 16, 11).

Jésus nous aime, mais la Parole nous enseigne aussi qu'il a « aimé l'assemblée » (Ephésiens 5, 25) et qu'Il s'est livré lui-même pour elle. Avons-nous des motifs pour avoir abandonné notre premier amour ? Aucun ! Son amour à notre égard reste toujours le même, il ne s'est pas refroidi, il fait brûler nos cœurs dans le chemin comme les deux disciples qui allaient au village d'Emmaüs (Luc 24, 32).

Que le Seigneur nous encourage tous, nous qui connaissons son amour.

Toi qui lis ce petit article et qui ne connais pas encore cet amour, tu te demandes où tourner ton regard pour le voir, le connaître, en jouir ? Il n'est qu'en un seul endroit, dans une seule direction. Regarde à la croix, vois cet homme pendu au bois comme un brigand, c'est le Saint Fils de Dieu. Il meurt pour toi à cause de ton péché. Viens à lui tel que tu es, confesse lui tes fautes, il te pardonnera et te purifiera. Et tu seras sauvé.