La houppe et le cordon de bleu

 

 

Il y a, dans la Bible, des passages qui méritent que nous nous arrêtions pour voir toute leur beauté et leur profondeur. Un de nos vieux frères dans la foi avait l'habitude de dire : « Il faut creuser les Écritures et creuser profondément » (C.H. Mackintosh). Mais nous avons, nous les chrétiens, cette tendance à lire trop vite la Parole de Dieu, nous ne prenons pas assez de temps pour sonder les Écritures. Pourtant, Jésus dit : « ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5, 39). Combien il est vrai que : « Ta parole est la vérité » (Jean 17, 17) !

Prenons par exemple Nombres 15, 37-41 : « Et l'Éternel parla à Moïse, disant : Parle aux fils d'Israël, et dis-leur qu'ils se fassent, en leurs générations, une houppe (frange) aux coins de leurs vêtements, et qu'ils mettent à la houppe du coin un cordon de bleu. Et elle sera pour vous une houppe ; et vous la verrez, et il vous souviendra de tous les commandements de l'Éternel, afin que vous les fassiez, et que vous ne recherchiez pas les pensées de votre cœur, ni les désirs de vos yeux, après lesquels vous vous prostituez ; afin que vous vous souveniez de tous mes commandements, et que vous les fassiez, et que vous soyez saints, consacrés à Dieu. Moi, je suis l'Éternel, votre Dieu, qui vous ai faits sortir du pays d'Égypte pour être votre Dieu. Moi je suis l'Éternel, votre Dieu ».

Chers amis, de quoi nous parle la houppe et le cordon de bleu ?

Le cordon de bleu ne nous parle-t-il pas du ciel, et de Celui qui est descendu du ciel, le Seigneur Jésus ? Il a dit : « Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel le fils de l'homme qui est dans le ciel » (Jean 3, 13). Quand l'Arche du témoignage était déplacée à travers le désert, elle était couverte du voile qui sert de rideau puis d'une couverture de peaux de tessons, et enfin d'un « drap tout de bleu » (Nombres 4, 5- 6). L'Arche est bien un type du Christ, et, couverte de bleu, du Christ marchant ici-bas avec un caractère céleste.

Hélas, pour la plupart des Israélites, la houppe avec le cordon de bleu, à supposer qu’ils l’aient portée, avait entièrement manqué son effet. La houppe avec le cordon avait été donnée pour que les fils d'Israël la voient. La houppe était une fleur, qui attire l'attention (Nombres 15, 39, note, version J.N.D.). Les Israelites devaient se souvenir de tous les commandements de l'Éternel, afin qu'ils les fassent. Quelle sollicitude de la part de Dieu ! Nous savons que, à part quelques-uns d'entre eux, les israélites n'ont pas obéi à la Parole et « Dieu n'a point pris plaisir en la plupart d'entre eux, car ils tombèrent dans le désert » (1 Corinthiens 10, 5). Leur marche n'a jamais eu un caractère céleste : « la parole qu'ils entendirent ne leur servit de rien, n'étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l'entendirent » (Hébreux 4, 2). Les scribes et les pharisiens du temps de Jésus eux aussi avaient des franges à leurs vêtements, et même, nous dit l'Écriture, ils donnaient « plus de largeur aux franges de leurs vêtements », mais ils ne faisaient pas cela comme un signe de leur obéissance à la Parole, « mais ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes » (Matthieu 23, 5). Prenons garde à nous-mêmes, afin de ne pas leur ressembler.

Nous pouvons être assurés que Jésus lui-même a porté la houppe, conformément à l'ordonnance. C'est pour cela que la femme qui avait une perte de sang s'approcha, par derrière, pour toucher le bord de son vêtement pour être guérie (Matthieu 9, 20-21). Les infirmes dans les marchés le priaient de les laisser toucher ne fût-ce que le bord de son vêtement ; et tous ceux qui le touchaient étaient guéris (Marc 6, 55-56). Sur le bord de son vêtement se trouvait la houppe et le cordon de bleu. Dans sa marche et dans ses pensées tout était céleste. « Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous » (Jean 3, 31). Bien que sur la terre, il était « le fils de l'homme qui est dans le ciel » (Jean 3, 13). Il n'avait pas besoin de la houppe ni du cordon de bleu pour se souvenir des commandements de son Dieu. Il pouvait dire : « Moi, je trouve mes délices en ta loi » (Psaume 119, 70). « Tes commandements sont mes délices » (Psaumes 119, 143). « Ta loi est au dedans de mes entrailles » (Psaumes 40, 8). « Moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8, 29).

Maintenant, par la foi et la nouvelle naissance, nous, les véritables croyants en Christ, nous sommes aussi un peuple céleste. Car, si nous sommes morts avec Christ au péché (Romains 6, 8), Dieu nous a aussi ressuscités avec Lui, et « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éphésiens 2, 6). Nous sommes donc exhortés à « chercher les choses qui sont en haut... à penser aux choses qui sont en haut, non pas à celles qui sont sur la terre » (Colossiens 3, 1-3). « Car notre bourgeoisie est dans les cieux » (Philippiens 3, 20), et nous sommes « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Ephésiens 1, 3). « Tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes » (1 Corinthiens 15, 48).

Nous sommes appelés aussi à nous souvenir du Seigneur Jésus Christ, qui, sur la croix du calvaire, a porté nos péchés et les a expiés (1 Pierre 2, 24) ; à nous souvenir de ses souffrances de la croix infligées par les hommes, mais aussi, et surtout, de la part de Dieu durant les trois heures sombres, de la sixième heure jusqu'à la neuvième heure (Luc 23, 44).

Nous, les chrétiens, sommes aussi appelés à demander au Seigneur dans la prière : « Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi » (Psaumes 119, 18), mais aussi à « mettre la Parole en pratique, et à ne pas l'écouter seulement » (Jacques 1, 22).

A la fin de ce petit article, nous aimons laisser à nos lecteurs cette réflexion de J.N. Darby : « Sans doute j'ai des devoirs et je dois travailler ici-bas, mais tout ce que je fais, je dois le faire comme un homme qui sort du ciel d'auprès de Dieu pour servir Christ » (Le grand Souper – ME 1875).

Que le Seigneur Jésus qui vient bientôt nous encourage tous.

Votre frère Lionel